Quatre habitants du Mexique, 1938 Frida Kahlo

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Quatre habitants du Mexique, 1938 Frida Kahlo

Dans l’autoportrait de Frida dans Mes grands-parents, mes parents et moi, elle tenait le ruban de son arbre généalogique et il était fixé par les murs de la cour de la Casa Azul. Après deux ans où elle s’est peinte vers l’âge de quatre ans dans Quatre habitants du Mexique, elle a déplacé sa concentration des liens ancestraux vers des liens avec son héritage mexicain, encapsulé dans un casting de personnages centrés sur l’antiquité revendiqués par les Rivera. Ce tableau montre quatre personnalités, un Judas, un symbole précolombien de Nayarit, un squelette de ceux que les enfants aiment accrocher le jour des morts, et un homme de paille chevauchant un âne.

Dans ce tableau, Frida se prend pour une fille assise par terre en train de sucer son doigt intérieur et de s’accrocher à sa jupe. Elle a un sentiment de perte parce que sa mère l’a laissée s’asseoir sans la déranger. Elle regarde l’image de boue enceinte; le squelette aussi est dans sa ligne de mire. L’image, avec une tête cassée et réparée, aborde le passé du Mexique. Puisque l’avant de ses pieds est manquant, on sait qu’il reste aussi pour Frida, qui a subi différentes opérations au pied dans les années 1930, dont l’une (en 1934) intégrait l’évacuation de parties de ses orteils droits. Malgré la suffisance de l’image, cette figure maternelle n’est pas plus valorisante que la guérisseuse médicinale de Ma nourrice et de moi-même. Incontestablement, aucun des quatre habitants du Mexique ne prête attention à Frida. Elle est liée à eux simplement par le plan de son ombre avec le leur. L’ouverture épique de la place et la pente de l’éloignement devraient refléter la vision de l’enfant. Quatre habitants du Mexique, c’est comme un rêve terrible.

Le risque de Judas est validé par un circuit qui le couvre de la tête aux pieds. Pour Frida, cependant, c’était une drôle de figure : « C’est passé », a-t-elle dit, « … ça fait du bruit, c’est délicieux et, comme ça s’effondre, ça a de l’ombre et de la structure. » Judas est le mâle de la banalité, l’inverse de la femme enceinte à la retraite. Son ombre se déplace entre les jambes du symbole enceinte et repose sur le sol à côté d’elle, les reliant en couple. Son pourtour et sa salopette bleue lui rappellent Diego Rivera, qui à un moment gardait un Judas presque indistinct à côté de son chevalet. Ces deux « habitants » donnent une sorte de reconnaissance familiale à la jeune fille Frida, cependant ils n’atténuent pas sa déconnexion.